Où va l’argent quand tu achètes un jeu chez Gender Games ?

La transparence, c’est une valeur qui nous tient à cœur chez Gender Games.

Alors oui, comparé à un Uno ou un Time’s Up, nos jeux peuvent paraître plus chers. Mais pourquoi est-ce qu’on a choisi ces prix ? Et où va l’argent quand tu achètes un jeu sur notre site ? 


Pourquoi les jeux de société coûtent si chers ? 


Cet été, après 3 ans sans modifier nos tarifs, l’inévitable se produit : on augmente le prix de certains jeux.

Si on prend l'exemple de nos jeux Bad Bitches Only et Discultons, ils passent de 24,99€ à 27,50€ TTC, soit une augmentation de 10%.
Sur la même période, la courbe de l’inflation marque +11,7% et notre matière première principale, le papier, a explosé tous les scores avec 79% d’augmentation du prix entre janvier 2022 et janvier 2024.

Alors, tu imagines bien, si on veut continuer à exister en tant que maison d’édition féministe queer et engagée, il a fallu prendre une décision pour ne pas faire faillite. Et ça a été d’augmenter les prix. 


L’édition indépendante, c’est une conviction militante mais aussi un vrai challenge ! De la création à la vente d’un jeu, il y a toute une chaîne composée de pleins de maillons avec chacun sa spécialité et sa fonction. Bref, on t’explique tout ça dans cet article et dans le petit schéma ci-dessous, en prenant l’exemple d’un jeu Discultons ou Bad Bitches Only.

 


 

La création de nos jeux de société 

Les auteur·ice·s sont le socle de notre milieu. Sans elleux, il n’y aurait pas de jeu à vous proposer ! On leur reverse donc 7 à 10% du prix hors taxe de chaque jeu vendu, ce qui correspond aux standards, voire à la fourchette haute selon les maisons d’édition.  


Ps : si toi aussi tu as un concept de jeu à nous proposer, qui est aligné à nos valeurs et notre mission, n’hésite pas à nous contacter à hello [at] playgendergames.com


La production des jeux : du manuscrit au produit fini


Après être passé par la moulinette Gender Games - c’est-à-dire testé et retesté, relu par des sensitivity readers (relecteur·ices sensibles, lire notre article ici pour en savoir plus), mis en page et habillé par notre graphiste… (toutes ces personnes sont bien sûr rémunérées autant qu'on le peut) - le jeu est prêt à être envoyé à l’impression. 

C’est là que les choses se compliquent ! 


En tant que petite maison d’édition indépendante, on n’a pas un gros budget ni la capacité d’imprimer des jeux par dizaines de milliers, comme le font les géants de l’industrie (Asmodée, Hachette, etc.). Pas d’économie d’échelle pour nous !

C’est d’ailleurs pour ça qu’on fait des campagnes de crowdfunding ou des pré-commandes sur nos nouveaux jeux. Ça nous permet de réunir les fonds nécessaires pour payer l’impression en nombre des premiers exemplaires (si tu veux nous soutenir, tu sais maintenant quoi faire : go check nos pré-commandes).


Comme on a toujours fait le choix d’imprimer localement en Europe, le plus près possible de la France pour éviter une empreinte carbone indécente (pas de “made in China” chez nous, ça vient d’Italie), on se retrouve avec des jeux qui nous coûtent déjà plus de 5€ à l’impression.

Et c’est pas fini !


La logistique chez une maison d’édition indépendante


Au tout début de Gender Games, je faisais tous vos colis à la main, ce qui me permettait de vous glisser des petits mots doux de remerciement 💌 Mais mon appartement était envahi par tous les jeux à stocker et les périodes de forte activité étaient un enfer (imagine le nombre de coupures de papier que mes doigts ont subi en faisant des colis non stop de 9h à 18h).


Maintenant qu’on a grandi, le stockage et l’envoi des jeux se passent chez notre logisticien, qu’il faut bien sûr rémunérer.
En plus, pour vous éviter de payer énormément de frais de port, on a décidé de prendre une charge une partie des frais d’envoi sur chaque colis (une fois encore, on n’a pas des volumes assez importants pour profiter d’une réduction chez La Poste, alors on paie plein pot et ça fait mal!). 

Tout ça, ça représente 13% du prix d’un jeu. Et tu commences à comprendre, ça s’additionne vite.


La communication et les frais de fonctionnement : une part non négligeable des coûts


On y revient toujours, mais pour pouvoir dépenser moins, il nous faudrait vendre plus. C’est là qu’entre le budget communication, pour faire découvrir nos jeux à tout plein de personnes qui ne les connaissent pas encore mais attendent désespérément de trouver un jeu féministe à imposer à leur groupe d’ami·e·s. 

Bon, pour l’instant, notre budget com est tout petit, à l’image de notre maison d’édition. Mais c’est aussi le bouche à oreille qui fait que ça marche, et pour ça on te dit merci !

À ça s’ajoutent une liste sans fin de frais de fonctionnement de l’entreprise : le site internet, l’assurance, le comptable, la banque… 


Les taxes : quand l’État passe par là


Et oui ! Il ne faut pas oublier que quand tu achètes un jeu à 27,50€, il y a 4,58€ vont directement dans la poche de l’État sous la forme de TVA. Ensuite, on a aussi des cotisations sociales à payer, des charges, des impôts… bref, tout ça représente 18% du prix total.


Ce qui reste…


On le met dans notre poche et c’est avec ça qu’on devient millionnaires 🤣
Si seulement ! En réalité, cet argent nous sert simplement à payer nos collaborateur·ice·s (stagiaires/alternant·e·s, prestataires, parfois nous-mêmes, quand il reste des sous à la fin de l’année…) et surtout à réinvestir dans la maison d’édition pour financer les futurs jeux !


Et quand j’achète un jeu en boutique ? 


Tout ça bien sûr, ça vaut pour un jeu vendu sur notre site internet, en direct. Quand on vend en boutique ou en librairie, ça rajoute de nouveaux intermédiaires qui doivent aussi se rémunérer, payer des charges, de la logistique et des baux commerciaux.

Du coup, notre marge est plus petite mais on espère comme ça toucher un public plus large (peut être que ton voisin qui cherche un cadeau pour sa nièce à la Fnac tombera sur un de nos jeux et l’achètera !). Cela te permet aussi de soutenir ta librairie de quartier en lui achetant nos jeux. Même si ils ne sont pas en boutique, elle peut les commander.

 


On espère que cet article t’aura éclairé sur nos prix, la chaîne de production d'un jeu de société et comment fonctionne une maison d’édition indépendante.

En gros (pour les pressé·e·s de la vie qui on pas tout lu), plus on vend de jeux, moins ils nous coûteront cher et moins on vous les fera payer cher. 


Morale de l’histoire : achètes-en pour toi, ta famille, tes ami·es, ta factrice... et on pourra continuer à te proposer des nouveaux jeux féministes, queer, anti-racistes et engagés (et peut être un jour concurrencer le Monopoly) à tarif pas trop élevé. 
En attendant, tu peux toujours acheter nos jeux à -60% dans les Green Sales ou les acheter en pack pour être gagnant·e·s !

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